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Errance

14 août 2004

Cuite de bouche trou

Ouvrir la parenthèse, croire qu'elle nous octroie un simulacre de bonheur. Tu sais, faire une appartée dans cette existence normée, vouloir croire en une nouvelle utopie.Est ce que j'ai envie d'y croire au moins? Tu m'as dit, "profites de l'instant présent"....Pour toi, cela semble si facile, malgré ces larmes que tu verses à l'évocation de notre futur si incertain. Je me suis assis à la table de jeu, connaissant les régles, ayant toutes les cartes en main. Une défaite évidente à l'horizon, certes, mais j'ai voulu jouer. Lui, il n'a pas toutes les lames.Il ne sait pas qu'un troisième joueur s'est glissé dans cette partie que vous n'auriez dû jouer qu'à deux. Mais il ne peut que gagner.

Crois tu en ces pseudos sentiments que tu me sussures à l'oreille? Tes yeux semblent y croire, eux. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'il s'agit bien là des miroirs de l'âme....Mais je ne crois plus aux fées, aux contes de mon enfance. Je suis un prince charmant au rabais, qui va te chérir le temps d'une étreinte anxieuse, d'un instant volé à celui qui te partage avec moi à son insu...Mes charmes ne sont pas éternels, comment le seraient-ils d'ailleurs? J'aimerais que tu n'aies pas connu les siens, que je te paraisse unique et enchanteur, que le comte ce soit moi....Je suis au pire la cinquième roue du carrosse, au mieux le bouffon qui va te divertir et rechercher ton sourire comme d'autres recherchent la sagesse.

D'accord, c'est compliqué. Et pourtant si simple, si enfantin. On l'a perdu depuis belle lurette notre insouciance de gamins. Le courage de nos ambitions, l'inconscience de la portée de nos actes se sont évanouis alors que nous surprenions papa au pied du sapin le matin de Noel.On n'ose plus, tu n'oseras plus. Je suis l'ane pour lequel tu brandis la carotte. Bien malgré toi, tu me fais parvenir à ces fins qui ne seront jamais les miennes.

Tu sais bien qu'ils sont là ces sentiments que tu craignais tant. Tu les confortes bouffée de remords. Si tes propos reflètent ta pensée, alors saute le pas, rejoins moi. Je t'attrapperai, tu le sais. Est-ce que tu gagneras au change, est ce que tu verras en moi une nouvelle raison d'avancer? Je serais bien prétentieux de te le promettre.Tout ce dont je peux t'assurer, c'est de mon envie. Mon désir de t'apporter tout ce qui me fais. Tout ce qui t'aurais donc enchantée sera à toi.

Saute, rejoins moi. Je t'attrapperai.

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